Sweelinck’s Weblog

Mai 30, 2013

Japon 2012: 8ème épisode

Vendredi 20 avril Kanazawa

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Kanazawa était une ville prospère au 16ème siècle, arrivant au quatrième rang après Edo (Tokyo), Kyoto et Osaka. Epargnée par les catastrophes naturelles et la Seconde Guerre mondiale, elle a gardé des traces de son ancienne splendeur : château, jardins, maisons de samouraïs et de geishas.

Notre premier rendez-vous de la journée est avec le château Kanazawa-jo.

Ici, les cerisiers sont en pleine floraison.

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Nous nous garons le long de cette allée bien fleurie d’où l’on aperçoit déjà le donjon du château.

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C’est alors que je découvre que mon appareil photo à aussi un zoom ! Depuis le temps que je l’ai, je ne l’avais pas remarqué. Il n’est jamais trop tard pour apprendre…

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Voici un autre spécimen de château datant du 17ème siècle mais celui-ci ne se visite pas.

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Nous faisons quelques pas dans le jardin qui entoure le site tout en sachant qu’un autre jardin, bien plus réputé celui-là, nous attend de l’autre côté de la route.

 

Les abords du jardin sont occupés par une nuée de petites boutiques qui proposent des souvenirs et des victuailles comme ces boules au poulpe que je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de gouter.

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Je trouve des chaussettes avec gros orteil séparé décorées avec des chats. Juste ce qu’il me faut.

Enfin, nous montons la rampe qui mène au grand étang du  jardin Kenroku-en aménagé dès 1676.

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C’est l’enchantement et je gambade à mon gré sans suivre le groupe.

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Chaque point de vue est un tableau en soi, c’est tout l’art du jardin japonais.

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L’entretien d’un tel chef d’œuvre demande des soins attentifs. Sur les sols couverts de mousse, les brins d’herbe sont enlevés à la main, pratiquement un par un tandis que les galets dans les pièces d’eau sont balayés pour enlever les dépôts terreux.

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Ce sont des personnes en âge d’être à la retraite qui effectuent ces travaux minutieux.

Pour tailler et façonner les arbres, les jardiniers grimpent dedans, munis de ciseaux et traitent chaque rameau selon les besoins de la forme choisie. Un vrai travail de bénédictin.

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Les allées en gravier sont bien sûr ratissées tous les jours.

Je retrouve quelques belles lanternes, avec ou sans mousse.

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De petits chemins serpentent entre les arbres d’essences variées, lentement je suis amené dans la partie basse du jardin avec sa maison de thé

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Sa cascade

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Grâce à quelques biscuits, je me fais des amies

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Pas trop bavardes.

La lanterne du salon de thé se reflète dans l’eau.

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Eau omniprésente ici.

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Programme oblige, je m’arrache à mon bain de verdure avec un goût de trop peu. Nous retrouvons la ville. Notre objectif est la maison de samouraï Nomura qui se trouve dans un entrelacs de ruelles délimitées par de hauts murs derrière lesquels se cachent des jardins.

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Nous retrouvons le schéma de la maison traditionnelle ouverte sur son espace de verdure.

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Et celui-ci est particulièrement beau avec ses lanternes, sa végétation luxuriante, ses petites mares dans lesquelles paressent quelques koïs

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La terrasse qui court le long de la maison permet de profiter pleinement de la sérénité de la nature.

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L’intérieur est très sobre

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Avec son autel familial,

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Son tokonoma

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En quittant le quartier, nous passons devant une biscuiterie. C’est l’occasion de goûter quelques spécialités mêlant parfois le sucré et le salé, les algues et les fruits secs. Juste avant d’arriver au parking où nous attend notre maxi car, nous tombons sur une équipe de la télévision occupée à tourner un spot publicitaire. Nous ne pouvons pas nous empêcher d’éclater de rire. Eux non plus, d’ailleurs.

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Le repas de midi se prend à la gare ultramoderne de Kanazawa. Au Japon, toutes les gares sont équipées de toutes les commodités : grands magasins, banques, bureau de poste, restaurants en tous genres. Je ne résiste pas à la visite.

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Ce sont surtout les pâtisseries japonaises qui me coupent le souffle : ce sont de petites œuvres d’art. Le goût, c’est autre chose mais du côté des yeux, c’est parfait.

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Ici, un échantillon de biscuits pour le thé

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Là, des sucreries pour la cérémonie du thé.

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Le matcha, thé utilisé pour cette occasion, est très amer. Le contraste avec la consistance pâteuse et la saveur très sucrée du gâteau offre une sensation très plaisante.

Une autre expérience culinaire est le repas en chemin de fer sous forme d’une boîte à piquenique : le bento. Dans un espace des plus réduits, celle-ci contient du riz, des légumes, du poisson, un peu de soupe au miso et même quelque chose de sucré. Les boissons, incluant du thé vert chaud sont servies pendant le trajet. C’est la gastronomie ferroviaire.

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14h : notre train entre en gare.

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Kanazawa est située dans la province du Chubu. Pour rallier Hiroshima qui est notre destination de la journée, notre première étape est Osaka dans le Kansaï. Le train roule tellement vite qu’on ne voit pas grand-chose, des rizières, des murs, des tunnels. Apparemment, les lignes sont insérées dans le paysage afin de ne pas altérer celui-ci. Nous faisons halte à Kaga et Awara, deux villes le long de la Mer du Japon puis à Fukui, déjà bien dans les terres. Nous poursuivons par Takefu et Tsuruga pour arriver à Kyoto. De là, c’est direct jusqu’à Ozaka où nous prenons un autre train.

Nous allons voyager en shinkansen, ce train rapide qui relie les principales villes du pays. Le confort fait penser à celui des avions de ligne.

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Nous nous arrêterons à Kobe et à Okoyama dans le Chûgoku avant d’arriver à Hiroshima. La ville, on s’en doute, est moderne. De la gare, nous montons dans un tram qui nous amène à notre hôtel.

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Notre repas du soir étant libre, nos guides nous emmènent dans une sorte de resto d’étudiants. Sur le trajet, je capte quelques images de la ville

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Ces carpes sur le dallage du trottoir

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Une des nombreuses statues de la paix

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Une galerie marchande.

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Le menu de ce soir est composé de yakitori, ces brochettes de poulet mariné mais aussi de boulettes de riz au fromage, de crevettes, de bœuf, de toutes sortes de choses. J’arrose le tout avec de la bière. Entre la Kirin, la Asahi et la Sapporo, c’est cette dernière que je préfère.

A la table d’à côté, le ton monte avec le degré d’alcool. Ce sont des jeunes qui fêtent quelque chose. C’est sympathique mais quel bruit.

De retour à l’hôtel, les oreilles me tintent encore.

 

A suivre…

 

juin 10, 2011

Voyage au Rajasthan: 1er épisode

 

Cher lecteur,

 

De retour d’Inde, émerveillé par ce pays, je souhaite partager avec vous mon enthousiasme ou ma stupéfaction face à ce que j’y ai découvert.

Je n’ai jamais été attiré par la photographie, mes clichés valent peu mais c’est parfois la seule façon de transmettre ce que j’ai vu là-bas.

Et maintenant, en route….

 

Mercredi 20 avril 2011 – Première étape : Paris – Charles de Gaulle

Après un voyage en train sans histoire, je débarque avec ma valise et mon sac à dos à Roissy où je passe la première nuit pour pouvoir enregistrer tôt le lendemain.

Mon hôtel se situe près du terminal 3, j’emprunte la navette pour m’y rendre.  J’ai choisi l’hôtel Ibis dont je connais les performances. De toute façon, la nuit sera courte : le check-in est à 7h30 le lendemain.

Avant de prendre mon repas, je reprends la navette pour repérer les lieux d’embarquement et savoir le temps nécessaire pour m’y rendre (30 min.) 

19h30, souper, avec au dessert un délicieux moelleux au chocolat cuit à point. A une autre table, trois voyageurs chinois ont de la peine à se faire comprendre, ils ne parlent pas l’anglais et montrent dans l’assiette des convives ce qu’ils désirent manger. Après avoir remué ciel et terre, le restaurant déniche un membre du personnel qui parle une langue intelligible pour eux.

Revenu dans ma chambre, je regarde la télévision pour constater que rien n’a changé en la matière, c’est toujours en dessous de tout. Je suis une série policière au discours très « psy », c’est lamentablement médiocre.

 

Jeudi 21 avril 2011 Journée en avion vers Delhi

Levé à 5h45 après une mauvaise nuit de sommeil. Petit déjeuner léger (pain et tisane de tilleul) et en route pour l’enregistrement. A 7h, je passe la douane sans aucune difficulté, je vais pouvoir trainer dans la zone d’attente jusqu’à l’heure du départ à 10h30. J’achète un polar et une revue en anglais pour réactiver ma connaissance de la langue.

Dans le salon d’attente n°9 sont déjà réunis de nombreux indiens aux tenues colorées, un avant goût. Je regarde les gens, mon grand plaisir habituel. Vers 10h, on nous annonce un changement de porte d’embarquement. J’émigre vers le salon 6 où attendent aussi des indiens, une attente prolongée de 30 minutes : l’avion n’est pas prêt. Je trouve un siège à côté d’un homme profondément endormi. Ses bagages me renseignent sur sa destination, il va à Bombay. Il y a devant moi un fauteuil massant qu’une jeune femme essaye avec de nombreux gloussements de plaisir. Décidément, un aéroport ne manque pas de distractions. J’entends le premier appel pour le vol vers Bombay qui a lui aussi changé de porte. Je me dis que mon voisin n’a sans doute pas entendu l’appel et après quelques minutes, j’ose le réveiller pour lui demander quelle est sa destination. Il aura juste le temps nécessaire pour embarquer.

45 minutes de retard plus tard, nous embarquons. Je suis assis près de la fenêtre, côté aile ce qui me permet néanmoins de voir le sol. La place à côté de moi reste inoccupée, je pourrai faire une sieste dans des conditions plus agréables. Le plan de vol me signale que nous survolons Paris, Luxembourg, Nürnberg, Prague, Cracovie. Le paysage est très vert, plus nous avançons vers l’est et plus le relief semble accidenté. Nous longeons ensuite les Carpates, survolons Odessa, la Mer Noire, Bakou, la Mer Caspienne, Krasnovodsk, Meched et le paysage change, devient plus minéral, plus sec et jaune.

Il est 17h et le soleil se couche dans un lit de nuages roses de toute beauté. Après avoir survolé Kaboul et Lahore, j’aperçois les lumières de Delhi, cela scintille comme des diamants dans la nuit.

Il est 22h20 heure locale, soit trois bonnes heures de décalage lorsque je débarque dans le grand aéroport moderne de Delhi. Le passage de l’émigration est un peu laborieux et surtout très bureaucratique. Je remplis le document sans me soucier trop de l’exactitude des données, l’important pour le préposé, c’est que toutes les cases soient remplies. Avant de récupérer ma valise, je change 50 euros en roupies (3000).

Dans le hall d’accueil bondé, je retrouve le guide indien, muni du panonceau de l’organisateur du circuit et en attendant le reste du groupe, je me rince l’œil au spectacle de cette foule très bigarrée qui déambule paisiblement au milieu des chariots de bagages. Finalement, le guide français arrive avec le reste des participants : nous sommes onze, six couples et moi. A l’air libre, la chaleur me tombe sur le dos, 32° sec avec un peu de brise, très agréable. Les alentours de l’aéroport ressemblent à un no mans land avec béton et poussière.

Nous embarquons dans notre autocar « made in India » et entamons 40 minutes de routes surchargées de trafic malgré l’heure tardive pour rejoindre notre hôtel. Je distingue des campements militaires bien clôturés, de la végétation sur les bas côtés et une circulation anarchique que les coups de klaxon du chauffeur tentent de régenter. Nous traversons des quartiers plus aérés probablement dans New Delhi, il y a des ronds points, des carrefours, de longues avenues bordées de gros bâtiments qui se devinent dans l’obscurité. Nous roulons à gauche évidemment mais ici le code de la route connait de multiples interprétations, il faudra s’y faire.

Enfin, nous nous engageons sur la rampe d’accès de l’hôtel Méridien, un palace à l’entrée très impressionnante. Comme dans chaque hôtel, il faut passer par un portique de sécurité identique à celui de l’aéroport. En Inde, on ne badine pas avec la sécurité des touristes. Le hall est déjà spectaculaire par sa grandeur, nous y recevons le collier de tagètes et un verre de bienvenue puis c’est le contrôle des passeports et enfin la remise des clés. J’ai hâte d’être dans ma chambre pour pouvoir me reposer après cette longue journée.

Les ascenseurs extérieurs surplombent un atrium, une vue vertigineuse. La chambre n’est pas moins grandiose par son décor moderne, je ne résiste pas au plaisir de faire quelques photos. Mon appareil photographique jouera le rôle de seconde mémoire, il y a tant à voir que mon cerveau n’a pas le temps de graver ces images dans sa conscience. Le départ étant prévu pour 8h30 le lendemain, je ne tarde pas à me coucher.

 

 

 

 Vendredi 22 avril 2011 Delhi

J’ouvre le rideau pour un premier regard sur l’Inde. Je vois le sommet des arbres, quelques oiseaux dans le ciel et la ville avec ses entrelacs de fils électriques, d’antennes et quelques paraboles. Petit déjeuner buffet, mi-occidental, mi-indien avec beaucoup de fruits. Les autres participants du groupe sont répartis à d’autres tables. J’entame une conversation avec une voyageuse australienne qui a déjà visité l’Inde. « Voir le Taj Mahal et mourir ! » Je vais me contenter de voir le Taj Mahal, le reste attendra.

Départ à 8h30 pour la visite de la ville, je photographie des ambiances de rues. Tout me parait stupéfiant, la foule, le mouvement, les couleurs des saris, les petits commerces en tous genres. Je n’ai pas assez d’yeux pour regarder.

Arrivés dans la vieille ville aux rues étroites et encombrées, nous visitons la Grande Mosquée, Jama Masjid (1650-1656). Une volée de marche, les premiers marchands, dépôt des chaussures sur le seuil, inspection de la tenue vestimentaire : toutes les femmes sont revêtues de grandes robes au tissu fleuri, les hommes sont priés de cacher leurs mollets dans une sorte de paréo plus sobre. J’échappe à ce déguisement grâce à mon pantalon long, ma chemise à longues manches et surtout le foulard (indien) dont je me suis déjà couvert la tête. Pour éviter de se brûler la plante des pieds, le guide nous a conseillé de porter des chaussettes, très bonne idée aussi pour éviter la saleté du sol (fiente de pigeons, notamment). La cour centrale est bordée sur les quatre côtés par des murs crénelés. Les bâtiments sont surmontés de dômes à bulbes, nous voyons le premier exemple de marqueterie sur pierre : du marbre noir serti dans le marbre blanc et figurant quelque sourate du Coran. La moitié de la cour est couverte de draps attachés à des anneaux fixés aux murs pour éviter la chaleur déjà intense du soleil. Vu l’heure matinal, il y a peu de monde et l’endroit invite à la flânerie, au recueillement. Du côté opposé à l’entrée se tient un petit marché. C’est là qu’on peut trouver les hôtels pour routards où l’on peut se loger à peu de frais pour peu de confort. L’Inde n’est plus se qu’elle était, plus moyen de vivre une journée complète pour 20 euros, cette époque mythique est révolue, le mirage s’est incarné dans une modernité réaliste. Une petite fille me regarde. Je demande au guide local comment dire « bonjour ». C’est mon premier « namasté » auquel la fillette répond par un magnifique sourire. Je fonds devant tant de grâce.

 Le car nous reprend et nous traversons la ville neuve avec ses espaces verts et ses bâtiments de style victorien pour nous rendre au Raj Ghat, lieu où fut incinéré le Mahatma Gandhi le 31 janvier 1948. Il s’agit d’un grand jardin au centre duquel se situe une simple pierre noire devant laquelle les gens viennent s’incliner avec respect. Il fait chaud maintenant, le soleil s’active mais c’est très supportable au cause de l’air sec et d’une brise qui souffle de temps à autres, apportant des parfums de fleurs et d’autres effluves non-identifiés.

 Nous remontons dans le car, retraversons New Delhi et ses   grandes avenues, saluons au passage India Gate abritant le soldat inconnu. Les Indiens ont combattu aux côtés des anglais lors de la Première Guerre Mondiale, perdant quelques 100.000 soldats. Nous faisons plusieurs fois le tour d’un rond point pour admirer l’imposant ancien palais des vices rois des Indes, nous passons devant le Fort Rouge que nous ne visiterons pas, ayant d’autres occasions au cours du voyage de visiter des forts moins abimés que celui-ci.

   

Non loin de là, dans Chandni Chowk, nous avons la chance de visiter un temple sikh. Nous laissons chaussures et chaussettes dans un parloir gardé par un digne représentant de cette religion, la tête doit être couverte pour tous et à cet effet on nous fourni des chiffons couleur safran du plus bel effet pour les messieurs. Plongée dans la foule, escalier de marbre blanc aux dalles chauffées par le soleil (heureusement qu’il y a des tapis), arrivée sur une esplanade où l’on vend une pâte sucrée destinée aux offrandes. Le commerce marche bien dans les temples et les mosquées, tout le monde s’y retrouve.

Dans le sanctuaire, la ferveur est à son comble : musique, chants, procession autour du tombeau du saint martyre, gens en prière. C’est très étonnant. A la sortie, deux préposés distribuent à chacun une part de la pâte sucrée qui n’a pas été offerte à la divinité. Cette manière de communion est présente aussi dans les temples hindouistes où l’on offre de la noix de coco et des bonbons en sucre blanc à la divinité ainsi qu’aux assistants. Nous passons devant un bassin d’ablutions qui ressemble à une piscine.

Après nous être rechaussés, nous allons visiter les cuisines attenantes au temple. Tous les jours, des repas végétariens gratuits sont distribués à ceux qui le souhaitent.

                                                                   La préparation des légumes se fait à l’extérieur.

Nous entrons dans un antre à la chaleur d’étuve.

                                                                         Il y a tout d’abord la machine à faire les naans (depuis la pâte jusqu’à la cuisson),

                                                                                                                                                                                                                                                            

                                                                                                                                                                                                                                                                                                 

 puis les pétrisseuses de galettes,                                                                                                

les chaudrons posés sur des fournaises où mijotes des légumes,

ensuite la cuisson des galettes.

Le sacré s’étend à la rue aussi avec de petits temples bien fleuris,

du plus modeste au plus raffiné, sur le trottoir ou le long d’un arbre.

La religion est partout et dans tous les actes de la vie.

                                                                                           

 Le commerce aussi d’ailleurs, tout se vend mais attention à l’hygiène.

        Ces appétissants jus de citron bien frais   ne sont pas fabriqués avec de l’eau filtrée,

 les gâteaux frits, les samosas et autres délices sont frits dans le l’huile douteuse et hautement toxique.

Mieux vaut s’abstenir de manger dans la rue.

Dans celle-ci, on rencontre toute une faune :

éléphants, vaches, chiens, chèvres, dromadaires et même des porcs qui vont d’un tas d’ordures à un autre.

La dernière visite de la matinée sera consacrée au Qutb Minar, complexe construit par les musulmans avec du matériau de réemploi venant de temples hindous.

 La tour, symbole de pouvoir s’élève à 72 mètres au dessus du sol, sa construction fut entreprise à partir du 12ème siècle. Plusieurs mosquées en ruine se trouvent dans un charmant parc fréquenté par les promeneurs et les écureuils.

 

Dans les édifices, les plafonds sont toujours remarquablement travaillés. Là où il y a moyen de tailler de la dentelle que ce soit dans la pierre ou dans le bois, les bâtisseurs ne s’en privent pas. Les portes sont travaillées de cette manière ainsi que les splendides jalis occultant les fenêtres pour permettre aux femmes de voir sans être vues. 

Nous quittons le royaume du grès rouge pour aller nous restaurer, il est près de 13h, il fait chaud, la matinée à été longue, il me tarde de me reposer. Heureusement que nous avons des bouteilles d’eau fraîches et un semblant de climatisation dans le car. Repas chez Waves, cuisine locale, bière fraîche (Kingfisher), je m’abstiens de dessert : c’est de la glace. 

Vers 15h, nous nous mettons en route pour Agra distante de 200 km de Delhi. Il nous faudra 5h d’autoroute pour y arriver, le soleil sera déjà couché en arrivant à l’hôtel.

Pourquoi tant de temps ? Parce qu’on trouve de tout sur les autoroutes indiennes : des camions, des voitures, des vélos, des tracteurs, des dromadaires et des vaches errantes. La vitesse s’en trouve ralentie d’autant.

Ces voies rapides traversent de petites agglomérations où il vaut mieux ralentir.

Cela a du charme, je me remplis les yeux au spectacle de la rue :  le vendeur de concombres au sel,

les chiens qui dorment dans la poussière, les femmes qui cuisinent en pleine rue, à côté des vaches et des cochons.

Dans les campagnes, la deuxième moisson se termine, les épis ont été coupés, certains sont entassés en attendant d’être broyés pour le fourrage. Les champs sont dénudés et roussis par le soleil.

L’assistant chauffeur de notre car nous approvisionne en bouteilles d’eau à un prix très démocratique. Avec le temps chaud et sec, il faut boire plus que d’habitude, jusqu’à 5 litres par jour. Je ne me fais pas prier.

L’entrée dans Agra est longue et pénible, tout est embouteillé et j’ai hâte d’arriver à l’hôtel. Enfin vers 20h30, je peux prendre possession de ma chambre à l’hôtel Trident. J’éteins la climatisation pour éviter tous les maux liés à ce fléau : coup de froid, névralgie et autres. La chaleur est très supportable et je commence à m’y habituer. Je constate que mon corps fonctionne mieux par 40°, il ne doit plus faire d’effort pour maintenir sa température. Décidément, je tiens du reptile.

A suivre….

 

 

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