Vendredi 20 avril Kanazawa
Kanazawa était une ville prospère au 16ème siècle, arrivant au quatrième rang après Edo (Tokyo), Kyoto et Osaka. Epargnée par les catastrophes naturelles et la Seconde Guerre mondiale, elle a gardé des traces de son ancienne splendeur : château, jardins, maisons de samouraïs et de geishas.
Notre premier rendez-vous de la journée est avec le château Kanazawa-jo.
Ici, les cerisiers sont en pleine floraison.
Nous nous garons le long de cette allée bien fleurie d’où l’on aperçoit déjà le donjon du château.
C’est alors que je découvre que mon appareil photo à aussi un zoom ! Depuis le temps que je l’ai, je ne l’avais pas remarqué. Il n’est jamais trop tard pour apprendre…
Voici un autre spécimen de château datant du 17ème siècle mais celui-ci ne se visite pas.
Nous faisons quelques pas dans le jardin qui entoure le site tout en sachant qu’un autre jardin, bien plus réputé celui-là, nous attend de l’autre côté de la route.
Les abords du jardin sont occupés par une nuée de petites boutiques qui proposent des souvenirs et des victuailles comme ces boules au poulpe que je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de gouter.
Je trouve des chaussettes avec gros orteil séparé décorées avec des chats. Juste ce qu’il me faut.
Enfin, nous montons la rampe qui mène au grand étang du jardin Kenroku-en aménagé dès 1676.
C’est l’enchantement et je gambade à mon gré sans suivre le groupe.
Chaque point de vue est un tableau en soi, c’est tout l’art du jardin japonais.
L’entretien d’un tel chef d’œuvre demande des soins attentifs. Sur les sols couverts de mousse, les brins d’herbe sont enlevés à la main, pratiquement un par un tandis que les galets dans les pièces d’eau sont balayés pour enlever les dépôts terreux.
Ce sont des personnes en âge d’être à la retraite qui effectuent ces travaux minutieux.
Pour tailler et façonner les arbres, les jardiniers grimpent dedans, munis de ciseaux et traitent chaque rameau selon les besoins de la forme choisie. Un vrai travail de bénédictin.
Les allées en gravier sont bien sûr ratissées tous les jours.
Je retrouve quelques belles lanternes, avec ou sans mousse.
De petits chemins serpentent entre les arbres d’essences variées, lentement je suis amené dans la partie basse du jardin avec sa maison de thé
Sa cascade
Grâce à quelques biscuits, je me fais des amies
Pas trop bavardes.
La lanterne du salon de thé se reflète dans l’eau.
Eau omniprésente ici.
Programme oblige, je m’arrache à mon bain de verdure avec un goût de trop peu. Nous retrouvons la ville. Notre objectif est la maison de samouraï Nomura qui se trouve dans un entrelacs de ruelles délimitées par de hauts murs derrière lesquels se cachent des jardins.
Nous retrouvons le schéma de la maison traditionnelle ouverte sur son espace de verdure.
Et celui-ci est particulièrement beau avec ses lanternes, sa végétation luxuriante, ses petites mares dans lesquelles paressent quelques koïs
La terrasse qui court le long de la maison permet de profiter pleinement de la sérénité de la nature.
L’intérieur est très sobre
Avec son autel familial,
Son tokonoma
En quittant le quartier, nous passons devant une biscuiterie. C’est l’occasion de goûter quelques spécialités mêlant parfois le sucré et le salé, les algues et les fruits secs. Juste avant d’arriver au parking où nous attend notre maxi car, nous tombons sur une équipe de la télévision occupée à tourner un spot publicitaire. Nous ne pouvons pas nous empêcher d’éclater de rire. Eux non plus, d’ailleurs.
Le repas de midi se prend à la gare ultramoderne de Kanazawa. Au Japon, toutes les gares sont équipées de toutes les commodités : grands magasins, banques, bureau de poste, restaurants en tous genres. Je ne résiste pas à la visite.
Ce sont surtout les pâtisseries japonaises qui me coupent le souffle : ce sont de petites œuvres d’art. Le goût, c’est autre chose mais du côté des yeux, c’est parfait.
Ici, un échantillon de biscuits pour le thé
Là, des sucreries pour la cérémonie du thé.
Le matcha, thé utilisé pour cette occasion, est très amer. Le contraste avec la consistance pâteuse et la saveur très sucrée du gâteau offre une sensation très plaisante.
Une autre expérience culinaire est le repas en chemin de fer sous forme d’une boîte à piquenique : le bento. Dans un espace des plus réduits, celle-ci contient du riz, des légumes, du poisson, un peu de soupe au miso et même quelque chose de sucré. Les boissons, incluant du thé vert chaud sont servies pendant le trajet. C’est la gastronomie ferroviaire.
14h : notre train entre en gare.
Kanazawa est située dans la province du Chubu. Pour rallier Hiroshima qui est notre destination de la journée, notre première étape est Osaka dans le Kansaï. Le train roule tellement vite qu’on ne voit pas grand-chose, des rizières, des murs, des tunnels. Apparemment, les lignes sont insérées dans le paysage afin de ne pas altérer celui-ci. Nous faisons halte à Kaga et Awara, deux villes le long de la Mer du Japon puis à Fukui, déjà bien dans les terres. Nous poursuivons par Takefu et Tsuruga pour arriver à Kyoto. De là, c’est direct jusqu’à Ozaka où nous prenons un autre train.
Nous allons voyager en shinkansen, ce train rapide qui relie les principales villes du pays. Le confort fait penser à celui des avions de ligne.
Nous nous arrêterons à Kobe et à Okoyama dans le Chûgoku avant d’arriver à Hiroshima. La ville, on s’en doute, est moderne. De la gare, nous montons dans un tram qui nous amène à notre hôtel.
Notre repas du soir étant libre, nos guides nous emmènent dans une sorte de resto d’étudiants. Sur le trajet, je capte quelques images de la ville
Ces carpes sur le dallage du trottoir
Une des nombreuses statues de la paix
Une galerie marchande.
Le menu de ce soir est composé de yakitori, ces brochettes de poulet mariné mais aussi de boulettes de riz au fromage, de crevettes, de bœuf, de toutes sortes de choses. J’arrose le tout avec de la bière. Entre la Kirin, la Asahi et la Sapporo, c’est cette dernière que je préfère.
A la table d’à côté, le ton monte avec le degré d’alcool. Ce sont des jeunes qui fêtent quelque chose. C’est sympathique mais quel bruit.
De retour à l’hôtel, les oreilles me tintent encore.
A suivre…