Jeudi 12 avril Paris
Comme lors de mon voyage au Rajasthan, je suis arrivé la veille du départ à l’aéroport Charles De Gaulle afin de m’assurer une bonne nuit de sommeil sur place. La soirée s’est passée à regarder la télévision, ce que je ne fais que très rarement. Cette fois-ci, il s’agissaient de documentaires, l’un sur les centres de traitement de l’obésité aux Etats Unis et l’autre sur le syndrome de Protée, une maladie rare dans laquelle une partie du corps continue sa croissance de manière continue.
L’embarquement n’étant fixé qu’13h30, rien ne me pressait de me lever.
Au matin, j’ai déjeuné dans ma chambre d’une brioche aux fruits secs de chez Paul. J’ai ensuite pris la navette vers le terminal F en tirant ma valise derrière moi. Heureusement qu’il y a des tapis roulants, les couloirs n’en finissent pas. Parvenu sur place je me mets à la recherche du comptoir d’enregistrement des bagages. Dès son ouverture, je dépose ma valise ce qui me permet d’avoir une place près de la fenêtre. Cette formalité accomplie, je reprends le chemin précédemment parcouru pour me présenter au comptoir du tour operateur. J’y rencontre le guide français qui n’est plus un inconnu pour moi. Nous serons huit voyageurs, dix avec les deux guides, un nombre qui permettra de moduler le programme. En attendant l’heure de l’embarquement, je m’offre un thé et un sandwich que je savoure assis dans un fauteuil confortable. Le vol va durer 12h, je m’y prépare psychologiquement et physiquement.
Nous avons décollé de Paris à 13h30 sous un soleil radieux. L’avion est rempli de japonais. Ceux-ci se sont d’emblée préparés pour dormir, installant dans la carlingue un calme digne de l’Olympe. Comme prévu, je suis assis près du hublot ce qui va me permettre de suivre les différentes étapes du vol. L’avion s’élève tout d’abord au-dessus de la campagne française en direction du nord, survolant la Belgique dès 14h, Ribe et Aarhus au Danemark vers 14h50 et ensuite le Suède vingt minutes plus tard. A 15h30, nous passons à la verticale de Stockholm. Lorsque je remets le nez au hublot vers 16h, nous survolons une étendue au paysage lunaire, des lacs gelés. Le vol se dirige alors vers l’est survolant Savonlinna au sud-est de la Finlande avant de franchir la frontière russe. Le panorama reste blanc et rocailleux. La luminosité baisse progressivement rendant le spectacle plus difficile à suivre. Régulièrement, je me lève pour faire le tour de l’avion, étirer mes muscles, faire des mouvements de pompage avec mes pieds pour maintenir une bonne circulation sanguine dans les jambes. Je bois de l’eau en quantité. A 17h30, j’aperçois, en me penchant, l’embouchure de l’Ob, un ruban argenté se dirigeant vers la mer, une mer glacée. A ce stade du voyage, je regarde mon premier film du vol : Intouchables. Gentil, plein de bons sentiments mais peu réaliste. Enfin, cela distrait. Le repas est servi vers 19h précédé par un petit verre de champagne. Merci Air France ! Dehors, il fait un noir d’encre. Lorsque je jette un coup d’œil sur le plan de vol, je constate que nous survolons la Mongolie. Comme notre arrivée est prévue à 1h du matin, j’avale un comprimé de Sédinal et me prépare à dormir. Une heure plus tard, je ne suis toujours pas dans les bras de Morphée et j’assiste au lever du jour qui ne prend que quelques minutes. La nuit a été des plus courtes. A ce stade, je sais que je ne trouverai pas le sommeil. Je décide donc de visionner un second film : Jane Eyre. Je prends la version originale, espérant ainsi réactiver mon anglais puisque je serai amené à parler cette langue dès mon arrivée.
A 22h30, l’avion survole la Sibérie puis la ville de Khabarovsk à l’extrême est de la région.
Le soleil monte au dessus de l’horizon. Le Japon méritera pleinement son nom pour moi : le pays du soleil levant. Enfin, j’aperçois la mer, il est 23h10. A minuit, nous abordons le Japon par Niigata, une ville portuaire de la côte ouest de l’île. Nous traversons le Japon pour rejoindre le Pacifique. Sommes-nous passés au-dessus de la centrale de Fukushima ? Et bien, oui.
Les traces du tsunami de l’année précédente sont encore très visibles : la végétation est tondue le long des côtes et jusque loin dans les terres. Néanmoins, des bâtiments ont été reconstruits et la vie a repris le dessus. Nous volons en direction de Tokyo à une altitude de plus en plus basse ce qui me permet de voir de nombreux ports, les torchères des raffineries de pétrole, des éoliennes en grand nombre, des toits d’usines, un fleuve enjambé par un pont, des champs bruns ou verdâtres où pousse une future récolte de riz, des maisons basses aux toits de tuiles, des autoroutes, un réseau dense de routes. Après un tour au-dessus de l’océan, nous entamons la descente vers Narita où nous nous posons à 0h30 soit 7h30, heure locale. Je vois déjà des cerisiers en fleurs, une sorte de bruine blanche et mousseuse.
Vendredi 13 avril : Tokyo
Narita est un grand aéroport international comme les autres : des couloirs, des escalators, des voyageurs avec et sans bagage. Le chemin à suivre est clairement indiqué, les indications sont en japonais et en anglais. Avant de me présenter à la douane et au contrôle de l’immigration, je me rends aux toilettes pour me rafraîchir après cette nuit des plus courtes. La rencontre avec le wc japonais est une surprise, une bonne surprise. Quelle propreté ! Quel confort ! Imaginez-vous que le siège est chaud, pas brulant mais à une température agréable. J’en mesurerai pleinement les avantages dans les Alpes japonaises, là où l’atmosphère est plus froide et humide qu’à Tokyo. Mais ce n’est pas tout ! La chasse d’eau est automatique, à droite du siège, vous avez un clavier qui vous permet de choisir entre plusieurs jets de nettoyage, de régler la température de l’eau et même de diffuser de la musique ou des chants d’oiseaux.
Les lieux d’aisance sont là de vrais endroits de confort.
Quittant à regret un tel havre de félicité, je me présente aux nombreux contrôles où je dois laisser mes empruntes digitales ainsi qu’une photo de ma personne. Après avoir récupéré ma valise, je rejoins notre groupe pour faire la connaissance des autres participants.
Et le circuit commence sur des chapeaux de roues. Notre minibus bien trop grand pour notre nombre réduit nous attend dans le parking de l’aérogare où des cerisiers sont en fleurs. Vu de près, ce sont de simples cerisiers à pétales blancs. Certains ont des fleurs doubles mais ce ne sont pas ce que nous appelons des cerisiers du Japon (rose, aux fleurs en pompons). Ils sont japonais certes mais de fait, pas par nature.
Ce dont j’aurais envie maintenant, c’est de faire une sieste après avoir pris une douche. Mais ce n’est pas prévu au programme. L’autocar nous conduit jusqu’à l’hôtel où nous déposerons nos bagages pour repartir immédiatement pour visiter. Notre véhicule roule maintenant dans le lacis urbain de Tokyo. Les buildings se succèdent sans solution de continuité : cette diversité de formes n’est pourtant pas désagréable. Entre chacun d’entre eux est ménagé un espace de sécurité en cas de tremblement de terre. Au Japon, le terre tremble jusqu’à mille fois par an, ce qui veut dire une activité sismique quotidienne. Je dois avouer que je n’ai rien senti pendant mon séjour, à peine une sensation vertigineuse très fugace à deux reprises. Au milieu de ces bâtiments aux nombreux étages circulent des voies d’autoroutes masquées par des murs antibruit d’une propreté méticuleuse. Ces voies se croisent, se superposent, s’enchevêtrent à donner le tournis. La circulation est très fluide sur ces axes qui traversent toute la mégapole. Tous les tokyoïtes n’ont pas une voiture, loin de là. Pour en posséder un, il faut savoir prouver qu’on possède un emplacement où la garer. Dans la ville, la place est comptée et j’ai vu des garages-tours dans lesquels un ascenseur emmène les voitures aux étages supérieurs. Après presqu’une heure de trajet, nous arrivons dans les avenues très aérées du quartier de Ginza, là où se trouve notre hôtel.
Situé sur large boulevard, le Courtyard Marriott est un grand hôtel international un peu impersonnel. Nous sommes invités à déposer nos valises à la consigne et à ne prendre que le strict nécessaire pour l’après-midi. Dans le sas de sortir, j’avise un étrange dispositif. Il s’agit d’une consigne à parapluies. Au Japon, il pleut souvent. Les parapluies n’étant pas les bienvenus à l’intérieur, il est souhaité que vous laissiez le votre dehors et pour être sûr de le retrouver, un logement muni d’une clé numérotée permet de rester propriétaire de votre riflard.
Les effets du décalage horaire se font déjà sentir : j’ai envie de dormir. Nous remontons dans le minibus pour nous rendre au lieu de la première visite, le quartier d’Asakusa. Pour cela, il faut traverser la ville vers le nord. Notre véhicule nous dépose en vitesse le long d’une grande avenue bordée de buildings. Pour accéder à l’entrée du quartier, il suffit de traverser un carrefour que des passages zébrés traversent en diagonale. J’admire à nouveau la propreté irréprochable des rues, des bâtiments, de tout. Comme il n’est permis de fumer qu’aux rares endroits disposés à cet effet, il n’y a pas de mégots de cigarettes sur le sol.
Asakusa était un quartier de plaisirs à l’époque Edo. Il garde un peu de cette légèreté de nos jours avec ses boutiques, ses restaurants et ses nombreuses fêtes. Pour pénétrer dans cet espace, nous passons sous la porte Kaminari-mon avec sa superbe lanterne rouge et ses deux gardiens menaçants.
De là, s’ouvre une rue piétonne (Nakamise dori) bordée de boutiques vendant ce que je qualifierais de souvenirs. Dès ce moment, mes yeux sont à l’œuvre pour capter un maximum de sujets d’étonnement.
Les collégiennes en uniforme posent avec complaisance. Certaines personnes portent un masque sur la bouche pour protéger les autres d’une éventuelle contamination. S’étant senties enrhumées en quittant leur domicile, elles préfèrent éviter à autrui ce genre de désagrément. Ah, le savoir-vivre japonais…
La période de la floraison des cerisiers bat son plein, la décoration le rappelle, donnant un air printanier à notre promenade.
Dans les rues perpendiculaires s’ouvrent des galeries marchandes couvertes, très agréables par temps de pluie.
Nous approchons du complexe de temples qui ferme la rue.
Pour y accéder, nous passons sous une porte monumentale (Hozo-mon) munie elle aussi de sa lanterne.
Sur le côté droit de la rue s’élève une pagode à cinq étages ainsi que de petits sanctuaires.
C’est là que je fais connaissance avec Jizo, une divinité touchante du panthéon bouddhique. Ce petit moine souvent habillé de tissu rouge protège les âmes des enfants tombées dans les limbes. Il est particulièrement révéré par les parents ayant perdu un enfant.
La purification est une composante indispensable du rituel shintoïste. Avant tout acte religieux, il convient de se rincer les mains et la bouche à la fontaine d’eau lustrale.
L’eau y est distribuée par un gardien des lieux, souvent un dragon que j’ai pris plaisir à photographier durant ce voyage.
Dans les infrastructures religieuses, le bouddhisme côtoie le shintoïsme. Au Japon, on nait shintoïste mais on meurt bouddhiste. Le premier insiste sur la pureté, le second sur la dimension humaine incluant la maladie et la mort. Ce syncrétisme recèle un aspect pragmatique qui plait à l’âme japonaise.
A mon grand regret, nous faisons demi-tour pour poursuivre ailleurs notre visite. Décidément, le rythme est endiablé. J’en profite cependant pour étudier le contenu des boutiques. Au rayon des objets de tradition figurent les kimonos, les haoris (veste courte), les sandales de paille, les éventails et autres parures. Je repère une boutique de figurine avec celle du chat porte-bonheur : Maneki neko. La légende raconte qu’un samouraï s’étant abrité de la pluie sous un grand arbre vit une chatte s’asseoir sous un avant-toit en face de lui et lui faire des signes de sa patte gauche. Face à l’insistance de l’animal, l’homme quitta son abri pour le rejoindre bravant ainsi la pluie. Il venait à peine de s’éloigner de l’arbre que celui-ci fut frappé par la foudre et s’embrasa immédiatement. S’il était resté là, le samouraï aurait été carbonisé. Par reconnaissance pour la chatte, le seigneur lui voua un culte des plus communicatifs. Cette figure apporte le bonheur et la fortune dans les foyers et les commerces. On le voit donc très souvent au Japon.
Il y a évidemment des denrées de bouche parmi ces étals et j’ai trouvé qu’un petit en-cas serait le bienvenu. Mais que choisir ? Sucré ou salé ? Cuit à la vapeur ou frit ? Me fiant aux conseilles du guide, j’ai opté pour des beignets de pate de riz fourrés à la pâte de haricot rouge nature. Roboratif au possible mais plutôt agréable avec cette consistance pâteuse remplissant bien la bouche.
Plus loin, j’avais le choix parmi des biscuits salés.
Difficile de mourir de faim au Japon, les habitants grignotent
sans discontinuer.
Notre promenade à cent à l’heure se poursuit par une croisière sur la Sumida, le fleuve qui traverse Tokyo, bordé d’immeubles impressionnants comme celui de la brasserie Asahi décoré d’un « piment » voulant symboliser la mousse de la bière et désigné par Philippe Starck.
Le fleuve est contenu par des rives en béton bien nettes afin d’éviter les inondations. Une promenade court sur les berges, agrémentée de plantations. Les buildings de part et d’autre donnent une sensation de neuf, encore une résultante de la religion shintoïste qui aime ce qui est bien net. Notre bateau passe sous de nombreux ponts, nous faisons quelques arrêts pour prendre des passagers, ce bateau fait partie des transports urbains. La fatigue m’a envahi et cela fait belle lurette que je n’écoute plus les commentaires de nos guides. Je profite du bercement de l’embarcation et de la douceur du soleil. Nous passons devant le grand marché aux poissons de Tsukiji que nous ne visiterons pas, à mon grand désappointement. Il doit y avoir là, une activité débordante. Voici donc une deuxième raison de revenir ici lors d’un prochain voyage.
Plus loin, le fleuve s’élargit et nous entrons dans le début de la rade de Tokyo. Quelle immensité ! A perte de vue de l’eau, l’Océan Pacifique. J’ai une sensation d’espace des plus exaltantes. C’est à ce moment que notre bateau vire vers la droite et s’engage dans un chenal en direction d’un espace vert. Nous faisons un arrêt au jardin Hama Rikyu onshi kôen datant du 17ème siècle. Nous ne visiterons pas, hélas. Après avoir embarqué quelques nouveaux passagers, le bateau commence à remonter le fleuve vers notre point de départ. Nous quittons notre transport en commun au niveau de Ginza pour aller manger, il n’est que midi, je ne l’aurais pas cru. Le restaurant se trouve à deux pas de L’international Forum, un grand bâtiment en verre et acier où se tiennent conférences, colloques, événements culturels. C’est très lumineux et calme.
Premier contact avec la gastronomie nipponne, parce qu’il s’agit vraiment de gastronomie. La cuisine du Japon est d’une délicatesse extrême, les ingrédients sont d’une fraîcheur incomparable et les modes de cuisson ne masquent pas la saveur des aliments. Il faut cependant accepter ne pas toujours savoir ce qu’on mange mais à ce jeu là, je n’ai pas été déçu. Ce midi, nous avons droit à de la tenpura : grosses crevettes, asperge entière, légumes non-identifiés, poissons, crustacés. Entre les différents épisodes du repas, je déguste du riz aux légumes salés, du daikon râpé et de la soupe de miso aux algues. Je suis plutôt en terrain connu, j’ai déjà mangé de tout cela et l’usage des baguettes ne me pose pas de problème. De plus, les baguettes japonaises ont une forme plus effilée à une extrémité rendant leur usage plus facile que celui des baguettes chinoises. Comme boissons, il y a de l’eau, du thé vert, du saké chaud ou froid et de la bière. Celle-ci est toujours blonde, un peu comme une pils. A la longue, ma préférence se portera sur la bière Sapporo. Après le repas, une sieste serait la bienvenue. Et bien, non. Nous repartons vers une station de métro non sans un passage express aux toilettes, toujours le même confort, la même propreté.
Tokyo est sillonné en sous-sol par d’innombrables lignes de métro et de train interurbain. Le système est comparable à celui du métro parisien, en beaucoup plus vaste. A nouveau, les indications sont bilingues et, lorsqu’on a compris la logique, il n’est pas difficile de s’y retrouver. Les distributeurs de billets offrent des explications multilingues, il faut juste compter le nombre de stations entre le point d’embarquement et l’arrivée pour savoir la somme à payer pour le trajet.
Les couloirs sont comme ceux d’une fourmilière, parcourus par un flot dense de voyageurs. Je fais attention à ne pas perdre le groupe. Sur le quai, il y a des marquages au sol pour indiquer où commence la file pour monter dans les voitures.
Tout fonctionne comme un mécanisme d’horlogerie. Dans la foule, je me sens à mon aise, il y a ici un sentiment de sécurité inconnu en Europe.
A 16h30, nous sortons de la station de train d’Harajuku et prenons la direction du parc Yoyogi. A l’entrée, un panonceau fixe les divers interdits. Il faut croire qu’il y a des gens qui promènent leur chat en laisse.
Laissant à notre gauche la grande partie du parc, nous suivons une allée en direction du sanctuaire shintoïste de Meiji Jingu. La végétation du parc est assez remarquable, les arbres doivent avoir atteint un âge vénérable pour présenter de tels futs. De part et d’autre du chemin s’alignent des tonneaux de saké donnés en offrande au temple. Chacun porte une décoration particulière rappelant son origine.
Un torii marque l’entrée du complexe des temples nichés eux aussi dans la verdure. Dans le culte shintoïste, la nature est au premier rang.
Dans la cour principale se dressent plusieurs arbres gigantesques qui sont divinisés : ce sont des arbres à kamis. Les kamis sont des divinités de la nature dont il vaut mieux se ménager les faveurs.
Une corde en paille de riz décorée par des papiers pliés indique la présence de divinités.
Dans tous les sanctuaires que nous avons visités, nous avons rencontré ces plaquettes en bois blancs suspendues près de lieux divinement habités. Celui qui souhaite laisser un vœux aux bons soins des kamis, trace sa requête sur le bois et le suspend à l’endroit prévu. Une obole est aussi la bienvenue.
Les visiteurs montent les marches du temple, arrivé au sommet de l’escalier, ils marquent un temps d’arrêt puis jettent de la monnaie dans un coffre destiné à cet usage. Devant le guichet du temple, ils frappent dans les mains pour attirer l’attention de la divinité puis rapprochent leurs mains devant leur visage pour prier. J’ai été frappé par l’intensité de cette prière qui, bien que de courte durée, met les pratiquants dans un état de forte concentration.
Après la sérénité de ces lieux spirituels, nous retournons à la gare d’Harajuku pour rejoindre à pied Omotesando dori via Takeshita dori, une rue interdite aux voitures mais fréquentée par la jeunesse branchée.
Jupettes à ras des fesses, couleurs flashies, maquillages trash, jeunots à la tignasse oxygénée déambulent dans une ambiance bonne enfant. Les commerces hyperbranchés offrent des gadgets, des vêtements, des CDs et dvds, du matériel informatique dernier cri et autres denrées superflues. Je m’arrête pour visiter un magasin de prêt à porter pour animaux, le Pets Paradise.
Oui, oui, les japonais prennent plaisir à habiller chats et chiens. Quelques dizaines de pas plus loin, sur Omotesando dori, une campagne publicitaire pour une marque de glaces américaines me donne l’occasion de prouver mes dires. J’ai aussi vu un caniche revêtu d’un costume marin à grand col.
Cette avenue, bordée de bâtiments appartenant à de prestigieuses marques de produits de luxe est considérée comme les Champs Elysées tokyoïtes. Elle est surtout longue pour quelqu’un qui a passé une nuit blanche. Enfin, nous trouvons une station de métro sur la Ginza line qui nous amène à quelques centaines de mètres de notre hôtel. J’en profite encore pour photographier les enseignes lumineuses sur le carrefour de Ginza avec son immeuble à l’horloge bien caractéristique.
Enfin, à 18h30, je franchis la porte d’entrée de l’hôtel. Mes bagages sont déjà dans la chambre, je vais pouvoir prendre une douche avant le repas du soir fixé à 20h.
Celui est servi dans une salle à manger de type occidental avec un buffet central auquel chacun va se servir. Peu de surprises au menu, une cuisine consensuelle qui déçoit et satisfait tout le monde. Je fais davantage connaissance avec le groupe composé exclusivement de français. A 21h, j’ai mon compte de bavardage et je n’aspire qu’à une chose : faire connaissance avec la literie japonaise.