Gastronomie japonaise : l’art du sushi
Cette petite boulette de riz vinaigré, façonnée à la main et couverte par les mille et une ressources du monde marin se nomme sushi.
Ne vous y trompez pas, sous sa simplicité apparente, le sushi est un plat raffiné destiné aux repas de fêtes. Vous trouverez plus facilement sur la carte des restaurants le sashimi, assortiment de poissons crus découpés finement.
Voilà, je l’ai écrit : CRU !
Du poisson cru ! Pour nous, occidentaux, cela ne va pas de soi. Mais au Japon où la mer n’est jamais loin, les produits de la mer sont d’une fraicheur irréprochable. Evidemment, je fais abstraction de la pollution et des effets indésirables de Fukushima.
Quand vous avez surmonté vos résistances légitimes, manger du poisson cru devient une expérience gastronomique de haut vol. Quelle variété de saveurs, de consistances, de formes et de couleurs ! On aurait envie de s’isoler de l’ambiance du lieu puis, après avoir disposé un morceau de sushi dans la bouche, de fermer les yeux et de se laisser envahir par cet univers de sensations.
Les meilleurs endroits pour déguster des sushi, ce ne sont pas les restaurants étoilés mais les lieux proches des marchés en particulier le grand marché aux poissons de Tsukiji à Tokyo. Le nec plus ultra, c’est de s’asseoir face au comptoir derrière lequel opèrent les « concepteurs » de sushi. Le nez sur les matières premières, vous pourrez suivre tous les gestes menant au chef d’œuvre final : votre plateau de sushi.
Mais que trouve-t-on sur le riz ?
Au registre des poissons, il y a le célèbre thon rouge (maintenant en voie de disparition). Différentes parties de l’animal sont utilisées, plus ou moins grasses, plus ou moins fondantes sur la langue, avec ce petit gout métallique que lui donne le sang. Vous trouverez aussi différents types de thon, plusieurs espèces de saumons, une large gamme de maquereaux à la saveur prononcée, des poissons à la chair blanche et au gout subtil. S’ajoutent à cela crevettes et langoustines. Les octopodes sont aussi de la partie : morceaux de calmar, de pieuvre, de seiche demandant une longue mastication. Vous trouverez aussi des fruits de mer : ormeaux, clams, noix de Saint Jacques, etc. Lorsque l’algue nori s’en mêle, les compositions se diversifient : œufs de saumon ou d’oursin, association de poisson et de légumes (concombre, avocat, carotte), omelette japonaise fixées sur le riz par une ceinture d’algue ou même de la pâte de poisson.
Sur le même plateau, figurent aussi le wasabi de couleur verte, le gingembre confit intermède obligateur entre chaque bouchée de type différent et la sauce soja dans laquelle on trempe le sushi côté poisson. Parfois, vous y trouverez aussi du daikon, radis blanc râpé et de fines algues translucides et légèrement croustillantes.
Que boire ?
Du saké chaud ou froid mais choisi parmi les plus secs fera l’affaire. Le thé vert et la bière type pils se marient aussi très bien avec les arômes iodés. De grâce, abstenez vous de boire sucré, sodas et autres colas tuent littéralement le plaisir.
Les sushi se mangent avec les baguettes. Comme je trouve cela difficile et compte tenu du fait que je suis visiblement non japonais, je me suis permis de manger avec les doigts pour ne rien laisser échapper. Je n’ai vu aucun regard assassin se tourner vers moi : soit les gens sont très bienveillant, soit j’étais trop occupé pour faire attention à autre chose qu’à me délecter de ce plat divin.